Au cours des dernières années, la recherche scientifique sur le cannabis et ses composants a pris de l’ampleur, conduisant à une meilleure compréhension de ses effets et de ses potentiels bienfaits thérapeutiques. Deux composants particulièrement intrigants de cette plante sont le cannabidiol (CBD) et le cannabigerol (CBG). Bien que leurs trajectoires biosynthétiques diffèrent, et qu’ils interagissent avec le système endocannabinoïde de manière unique, ils partagent la promesse d’offrir des bienfaits thérapeutiques sans les effets psychoactifs associés au THC.
Origines et biosynthèse
Le CBD et le CBG ont des origines biosynthétiques distinctes au sein de la plante de cannabis.
Le CBG, souvent surnommé « la cellule mère » des cannabinoïdes, est le premier cannabinoïde à être formé dans la plante. En effet, le CBGA (forme acide du CBG) est le précurseur direct de trois des principaux branches de cannabinoïdes : le THCA, le CBDA et le CBCA. Avec le temps et sous l’action de diverses enzymes, le CBGA est converti en l’un de ces acides cannabinoïdes, qui peuvent ensuite être décarboxylés par la chaleur ou le vieillissement pour former respectivement le THC, le CBD et le CBC.
Le CBD, ou cannabidiol, est l’un des cannabinoïdes les plus abondants dans la plupart des variétés de cannabis, particulièrement dans le chanvre, qui est cultivé spécifiquement pour contenir des niveaux élevés de CBD et des niveaux très bas de THC.
Effets sur le système endocannabinoïde
Le système endocannabinoïde (SEC) est un système complexe de signalisation cellulaire présent dans le corps humain. Il joue un rôle dans la régulation de nombreuses fonctions physiologiques, dont l’humeur, l’appétit, le sommeil et la réponse à la douleur.
Le CBD a une interaction complexe avec le SEC. Contrairement au THC, le CBD n’a pas d’affinité significative pour les récepteurs CB1 ou CB2, qui sont les principaux récepteurs du SEC. Au lieu de cela, il semble agir en modulant l’activité de ces récepteurs et en influençant d’autres récepteurs dans le cerveau.
Le CBG, quant à lui, présente une affinité pour les récepteurs CB2, qui sont principalement situés dans le système immunitaire. Il a également des effets sur les récepteurs CB1, mais ces interactions sont moins bien comprises que celles du CBD.
Potentiel thérapeutique
Le CBD est probablement le cannabinoïde le plus étudié après le THC. Il a été démontré qu’il possède des propriétés anti-inflammatoires, analgésiques, anxiolytiques et antipsychotiques. Il est également utilisé pour traiter l’épilepsie, notamment chez les enfants atteints de formes sévères comme le syndrome de Dravet.
Le CBG, bien qu’étudié de manière moins extensive que le CBD, montre également un potentiel thérapeutique prometteur. Des études préliminaires suggèrent que le CBG pourrait avoir des effets antibactériens, anti-inflammatoires et neuroprotecteurs. Il a également montré un potentiel dans la réduction de la croissance de certaines cellules tumorales.
Sécurité et effets secondaires
Tant le CBD que le CBG sont généralement considérés comme sûrs et bien tolérés par la plupart des individus. Cependant, comme avec tout composé actif, ils peuvent avoir des interactions médicamenteuses ou provoquer des effets secondaires chez certaines personnes.
Alors que le CBD peut, chez certaines personnes, provoquer des effets secondaires tels que la sécheresse buccale, une diminution de l’appétit ou une somnolence, les effets secondaires du CBG sont encore à l’étude. Cependant, les recherches actuelles ne montrent pas de préoccupations majeures en matière de sécurité pour le CBG.